Des employés vénézuéliens détenteurs du TPS mis à pied par Disney suite à la décision de la Cour suprême

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...
MIAMI, FLORIDA - FEBRUARY 13: Laura Kelley, Miami-Dade County Democratic Party Chair, (2nd L) joins with others to support a resolution in favor of reinstating temporary protected status for Venezuelans on February 13, 2025 in Miami, Florida. In early February, President Donald Trump's administration revoked temporary protected status for around 350,000 Venezuelans who fled the country and immigrated to the United States. (Photo by Joe Raedle/Getty Images)

Environ 45 employés d’origine vénézuélienne travaillant à Disney World ont été informés qu’ils seraient placés en disponibilité sans solde, à la suite d’une décision de la Cour suprême des États-Unis autorisant l’administration Trump à révoquer leur statut de protection temporaire (TPS).

Selon des informations rapportées par Bloomberg et reprises par Latin Times, les employés concernés ont reçu un courriel le 20 mai dernier les notifiant d’une mise en congé de 30 jours sans rémunération, tout en conservant certains avantages sociaux.
À l’issue de cette période, ceux qui ne pourront pas présenter une autorisation de travail valide verront leur contrat résilié.

« Dans l’attente de clarifications juridiques, nous avons placé les employés concernés en congé, avec avantages, afin d’éviter toute infraction à la législation en vigueur », indique un extrait de l’e-mail cité par Bloomberg.

Parmi les témoignages recueillis, un employé d’un complexe hôtelier de Disney a affirmé s’être vu refuser l’entrée sur son lieu de travail dès le lendemain de la notification.

La décision de la Cour suprême, rendue publique lundi 20 mai, renverse une décision d’un juge du tribunal de première instance confirmée par la cour d’appel. Le juge du district de Californie avait déclaré que la Secrétaire à la Sécurité intérieure n’avait pas l’autorité ni le droit d’annuler la mesure de l’administration Biden qui avait prolongé la protection TPS accordée aux ressortissants vénézuéliens.
En réponse à une requête d’urgence du gouvernement Trump, la plus haute juridiction du pays a estimé que la prolongation décidée par l’administration précédente usurpait les prérogatives de l’exécutif fédéral.

L’actuelle Secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a défendu la fin du TPS pour les Vénézuéliens, estimant que la décision relevait de l’intérêt national.
De son côté, le procureur général John Sauer a critiqué l’injonction du juge fédéral Edward Chen, qui, en mars dernier, avait temporairement bloqué la révocation du statut en déclarant qu’elle risquait de provoquer des dommages « irréparables » pour des centaines de milliers de personnes, tout en menaçant de lourdes pertes économiques pour les États-Unis.

Le TPS (Temporary Protected Status) offre une protection contre l’expulsion ainsi qu’un droit au travail aux migrants originaires de pays confrontés à des crises humanitaires majeures, telles que des guerres ou des catastrophes naturelles.
En 2021, l’administration Biden avait accordé ce statut aux Vénézuéliens en raison de la répression politique, de l’effondrement économique et des troubles civils sévissant sous le régime de Nicolás Maduro.

La décision actuelle suscite un profond désarroi au sein de la communauté vénézuélienne aux États-Unis — notamment parmi ceux qui avaient exprimé leur soutien à Donald Trump lors des dernières élections.

Des avocats et d’autres spécialistes de l’immigration avaient tenté de calmer les esprits en déclarant que la grande majorité des détenteurs vénézuéliens du TPS avaient déjà sollicité l’asile, qui est présenté comme une planche de salut pour les plus de 300 mille Vénézuéliens.
Dans un peu plus de 3 mois, le TPS des ressortissants haïtiens arrive à expiration, l’administration Trump ayant décidé de diminuer de 6 mois la période de couverture.
Au mois de juin, le gouvernement fédéral devrait annoncer officiellement s’il compte renouveler le TPS pour les Haïtiens. Une décision très peu probable, compte tenu du fait que Donald Trump avait déjà annoncé son intention de couper le TPS des Haïtiens, qui sont plus de 500 mille à être protégés par cette provision légale en vigueur depuis 1990 sous l’administration de George H. Bush.

Sources : Latin Times, Bloomberg, Cour suprême des États-Unis, Département de la Sécurité intérieure des États-Unis.

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