Le président de l’Afrique du Sud à Donald Trump : “Je suis désolé, je n’ai pas un avion à vous donner”

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Si le président américain espérait trouver un dirigeant docile acceptant tous les blâmes et réprimandes en invitant son homologue sud-africain à la Maison-Blanche, il devra revoir ses attentes.

Lors d’un entretien particulièrement tendu avec Donald Trump ce mercredi, Cyril Ramaphosa ne s’est pas laissé impressionner. Il a opposé un refus digne et ferme aux attaques et accusations infondées du président américain d’extrême droite, concernant un supposé “génocide blanc” en Afrique du Sud.

Tout a commencé lorsque Trump a affirmé à Ramaphosa que des fermiers blancs étaient tués et que leurs terres étaient confisquées.

“Il ne leur arrive rien,” a ajouté le président américain. Ramaphosa a immédiatement rectifié et contredit ces propos, tout en reconnaissant l’existence d’une criminalité dans son pays. Il a précisé : “Des personnes sont malheureusement tuées dans des actes criminels, mais ce ne sont pas uniquement des personnes blanches — la majorité sont des personnes noires.”

Trump l’a aussitôt interrompu en déclarant : “Les fermiers ne sont pas noirs. Je ne dis pas que c’est bien ou mal, mais ce ne sont pas des Noirs. Les gens sont tués en grand nombre, vous avez vu tous ces cimetières.”

Trump s’est ensuite tourné vers le journaliste Peter Alexander, l’une de ses cibles habituelles, pour accuser les “fake news” de refuser de couvrir ce qu’il qualifie de génocide en Afrique du Sud, préférant, selon lui, parler du “cadeau” d’un Boeing 747 offert par le Qatar au président américain.  C’est alors que Ramaphosa, visiblement exaspéré, a répondu :

“Je suis désolé, je n’ai pas un avion à vous donner,” en référence à un appareil d’une valeur de 400 millions de dollars offert à Trump par les autorités qataries. Trump a répliqué qu’il le prendrait s’il en recevait un.

Plus tard dans l’échange, Ramaphosa a cité Nelson Mandela en déclarant à Trump : “Nous avons appris de Nelson Mandela que partout où il y a des désaccords, il faut que les gens s’assoient autour d’une table pour en discuter.”

La rencontre s’est tenue en présence de plusieurs collaborateurs de Trump, dont le milliardaire Elon Musk, à l’origine des allégations de génocide visant l’Afrique du Sud, son pays natal.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont salué le courage du chef d’État sud-africain, qui a refusé de se prêter au même exercice que le président ukrainien lors de sa dernière visite à Washington. Certains ont souligné l’hypocrisie du président américain, qui a accueilli en grande pompe le Premier ministre israélien, pourtant visé par un mandat international pour génocide à Gaza, où plusieurs milliers de civils ont été tués lors des bombardements quotidiens menés par l’armée israélienne.

 

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