Décision de la Cour suprême sur le TPS des Vénézuéliens : « Il ne faut pas s’inquiéter », rassure un spécialiste de l’immigration

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...
MIAMI, FLORIDA - FEBRUARY 13: Laura Kelley, Miami-Dade County Democratic Party Chair, (2nd L) joins with others to support a resolution in favor of reinstating temporary protected status for Venezuelans on February 13, 2025 in Miami, Florida. In early February, President Donald Trump's administration revoked temporary protected status for around 350,000 Venezuelans who fled the country and immigrated to the United States. (Photo by Joe Raedle/Getty Images)

À la suite de la décision de la Cour suprême des États-Unis permettant à l’administration Trump de mettre fin au Statut de Protection Temporaire (TPS) pour des milliers de Vénézuéliens, l’inquiétude s’est rapidement répandue parmi les communautés concernées. Mais selon Me Willy Allen, avocat spécialisé en immigration interviewé par CBS News, la majorité des personnes concernées ne sont pas en danger immédiat d’expulsion.

« Il ne faut pas s’inquiéter », a déclaré Me Allen lors d’une interview à CBS News.

Selon Me Allen, très peu de Vénézuéliens n’ont pas un autre statut. « La grande majorité des Vénézuéliens arrivés entre mars 2021 et août 2023 ont déjà déposé une demande d’asile. »

Il précise que si une personne a à la fois une demande d’asile en cours et bénéficiait du TPS, elle n’est pas immédiatement menacée.

L’avocat spécialiste de l’immigration estime que l’asile constitue actuellement la principale protection pour les bénéficiaires du TPS.
Ceux qui ont le TPS et avaient déjà formulé une demande d’asile disposent encore de recours légaux, même après la décision de la Cour suprême autorisant l’administration Trump à mettre fin au Statut de protection temporaire. « Vous avez encore une interview d’asile ou une audience devant le tribunal. Ces procédures doivent suivre leur cours, indépendamment de la suppression du TPS », a expliqué Willy Allen, qui pratique le droit de l’immigration en Floride.

Me Allen reconnaît toutefois qu’une minorité de Vénézuéliens pourrait se retrouver vulnérable.

« Les seuls qui doivent s’inquiéter sont ceux qui ont un ordre d’expulsion définitif », a-t-il averti.

Il s’agit de personnes ayant perdu leur affaire d’asile et qui étaient jusque-là protégées par le TPS. « Maintenant que le TPS est supprimé, ils n’ont plus de protection », explique-t-il. Il estime toutefois que ce groupe représente « un nombre très réduit ».

Quant aux démarches à entreprendre, Me Allen conseille d’agir sans tarder : « Ils doivent reprendre leur dossier d’asile.  » Il recommande aussi de renouveler leur permis de travail dans le cadre de leur demande d’asile et de « se préparer pour une future audience ou une interview ».

Malgré un climat d’incertitude, le message principal reste clair : la majorité des Vénézuéliens sous TPS bénéficient toujours de protections juridiques actives par le biais de l’asile.

Pour ceux en situation plus critique, les avocats soulignent l’importance de consulter rapidement un spécialiste afin d’éviter des conséquences irréversibles.

Les conseils de Me Allen s’appliquent également aux Haïtiens bénéficiaires du Statut de protection temporaire.

L’administration Trump avait déjà signalé son intention de mettre fin au TPS pour les Haïtiens. Elle a d’ailleurs déjà réduit de six mois la durée du TPS pour cette communauté. Ce dossier est actuellement devant un juge fédéral qui a programmé une audience au mois de juillet prochain — le même juge qui avait décidé en faveur des Vénézuéliens, avant que la Cour suprême n’abroge sa décision.

Avec l’arrivée des bénéficiaires du programme Biden, plus de 500 000 Haïtiens bénéficient aujourd’hui du Statut de protection temporaire. S’ils devaient perdre cette protection, ces immigrants pourraient être forcés de retourner dans un pays dévasté par des crises politiques et sécuritaires.

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