Le département d’Etat américain poursuit sa quête d’un pays pour prendre les reines d’une force multi-nationale en Haiti. C’est ce qu’a fait savoir le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Matthew Miller, lors d’une conférence de presse ce jeudi.
” Je dirai que nous continuons à travailler avec les partenaires pour identifier un pays chef de file pour une force multinationale dirigée par la police. Il y a urgence, comme l’a dit le secrétaire d’État. Je n’ai pas de nouvelles à ce sujet aujourd’hui, mais j’espère en avoir dans un avenir proche.”, a déclaré le porte-parole du Département d’Etat.
Matthew Miller a fait ces déclarations alors qu’il répondait à une question d’un journaliste sur le fait que les Nations-Unies ne soient toujours pas en mesure de trouver un consensus sur le déploiement d’une force étrangère en Haiti.
Le journaliste avait également évoqué le fait que seulement 16% des fonds ont été collectés pour le programme humanitaire en Haïti.
“Les Haïtiens ne reçoivent donc pas de nourriture ; ils subissent des réductions de l’aide. Ils n’ont pas de sécurité. Le Conseil de sécurité s’est réuni et n’est pas parvenu à se mettre d’accord sur l’envoi d’une force internationale. Qu’êtes-vous donc prêt à faire de plus pour Haïti afin de mettre en place cette force, dont le secrétaire d’État a déclaré qu’elle était nécessaire de toute urgence ?”, a questionné l’un des participants.
A défaut de trouver un consensus sur le déploiement d’une force étrangère en Haiti, les membres du Conseil de sécurité ont adopté le 15 Juillet dernier, à l’unanimité, une résolution prorogeant le mandat du bureau intégré des Nations-Unies en Haiti BINUH).
Condamnant avec la plus grande fermeté l’intensification de la violence, des activités criminelles et des violations des droits humains en Haïti, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité, ce matin ( vendredi 14 juillet), la résolution 2692 (2023) par laquelle il décide de proroger jusqu’au 15 juillet 2024 le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) défini dans sa résolution 2476 (2019), sachant que le Bureau sera dirigé par un représentant spécial du Secrétaire général.”, peut-on lire sur le site internet des Nations-Unies.
Dans un rapport publié il y a plusieurs mois, les Nations-Unies avaient tiré la sonnette d’alarme sur la détérioration de la situation sécuritaire en Haiti.
Durant le premier trimistre de l’année 2023, Haiti a recensé plus de morts violents que l’ensemble des pays en conflit dans le monde y compris l’Ukraine engagée depuis plus d’un an dans une guerre avec la Russie, avait fait remarqué l’organisation mondiale. Des statistiques inquiétantes, mais pas assez pour faire bouger le conseil de sécurité des Nations-Unies incapable de trouver un consensus sur le dossier d’Haiti.
Dans l’intervalle, le Premier ministre Ariel Henry en poste depuis plus de deux ans ne fait montre d’aucune volonté ni de capacité d’assurer un minimum de sécurité en Haiti.