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Des sénateurs américains dénoncent la gestion désastreuse d’Ariel Henry et exhortent le président Biden à prendre des mesures pour addresser la crise haïtienne

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Un groupe de 6 sénateurs américains écrit au président Joe Biden pour exprimer ses préoccupations concernant la détérioration de la situation en Haïti, l’incapacité et le manque de volonté du pouvoir en place, et exige que des mesures soient prises pour résoudre la crise.

Les membres influents du grand corps regrettent le “manque de progrès qu’Haïti a réalisé dans l’établissement d’un gouvernement légitime et démocratiquement élu, soutenu par la constitution haïtienne.”

Dans une lettre datée du 19 décembre 2023, les sénateurs Elizabeth Warren, Ed Markey, Bernie Sanders, Raphael Warnock, John Hickenlooper et Chris Van Hollen dénoncent la gestion calamiteuse du Premier ministre Ariel Henry qui n’a montré aucune capacité et volonté de faciliter la résolution de la crise depuis plus de 2 ans au pouvoir.

“À ce jour, Henry continue de détenir le pouvoir en tant que chef de facto de l’État en Haïti. Le peuple haïtien ne l’a pas élu démocratiquement en tant que président, et le Parlement haïtien ne l’a pas élu Premier ministre conformément à la constitution haïtienne. Il n’a aucun mandat constitutionnel pour diriger le gouvernement haïtien, et des questions subsistent quant à savoir s’il représente véritablement le peuple haïtien”, écrivent les 6 parlementaires membres de la commission des affaires étrangères du Sénat américain.

Les parlementaires américains rappellent également que le “consensus” trouvé en décembre avec certaines organisations politiques et de la société civile arrive à expiration alors qu’aucune partie des termes de cette transition n’a été satisfaite et la situation continue de se détériorer.

“Le document stipule une période de transition de 14 mois, comprenant des élections générales en 2023 et une transition gouvernementale élue le 7 février 2024. Le document appelle également à la création d’un Haut Conseil de transition et d’un Organe de contrôle de l’action gouvernementale, chargés de promouvoir un dialogue politique entre différentes factions et de veiller au bon fonctionnement des institutions publiques pendant la période de transition. Aucune de ces étapes importantes ne s’est concrétisée, et il y a peu d’indications que Henry honorera ses engagements pour faciliter des élections démocratiques et une transition pacifique du pouvoir”, regrettent les parlementaires, rappelant que “de nombreux Haïtiens pensent que Henry n’a aucun intérêt à guider Haïti vers la démocratie et la stabilité, notamment en raison de sa proximité avec le Parti haïtien Tet Kale (PHTK), qui a l’histoire d’utiliser des gangs comme outil de répression.”

Les signataires de cette lettre adressée au président Biden ont également exprimé des inquiétudes quant à l’efficacité de la prochaine mission de sécurité compte tenu de la complexité de la situation et l’absence d’un gouvernement démocratiquement élu. Ils pensent que la mission pourrait au contraire “renforcer efficacement la règle illégitime et inefficace de Henry” avant d’ajouter que “Haïti a besoin d’un gouvernement de transition qui ait la crédibilité auprès du peuple haïtien et la capacité et la volonté de tenir des élections libres et équitables.”

Face à ces préoccupations, les 6 parlementaires demandent que le président américain apporte des réponses aux questions suivantes :

  1. Quelle est l’évaluation du gouvernement américain de ses efforts pour s’appuyer sur Ariel Henry pour stabiliser Haïti et organiser des élections ? Quand les États-Unis s’attendent-ils à ce que les élections aient lieu ?
  2. Vous engagez-vous à rétablir le dialogue avec le processus dirigé par la société civile pour créer un gouvernement de transition en Haïti, sans accorder à Ariel Henry ou au PHTK un veto de facto sur un nouveau gouvernement de transition ?
  3. Vous engagez-vous à faire avancer des sanctions ciblées en vertu de la loi Magnitsky mondiale contre les élites haïtiennes et les responsables ayant collaboré avec des gangs violents et commis des actes de corruption significatifs, y compris les dirigeants pertinents du PHTK ?
  4. Quelles mesures supplémentaires prendrez-vous pour arrêter le flux d’armes lourdes et de munitions vers Haïti en provenance des États-Unis et par le biais de la République dominicaine ?

Lors d’une assemblée générale informelle tenue par l’Assemblée générale des Nations-Unies, la représentante des États-Unis avait appelé à la mise en place d’une nouvelle transition politique pour une durée de 18 mois. Mais Linda Thomas-Greenfield n’avait fourni aucun détail sur les termes et conditions de cette proposition.

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