Les vols en provenance des États-Unis vers six aéroports en Haïti ont repris après une suspension temporaire due à l’escalade de la violence dans le pays.
L’Administration fédérale de l’aviation (FAA) a récemment annoncé cette réouverture partielle.
Cette décision fait suite à une interdiction temporaire des vols vers les aéroports haïtiens pour des raisons de sécurité, après des incidents où des avions auraient été touchés par des tirs.
La FAA a autorisé les vols américains à desservir les aéroports situés dans six départements : Port-de-Paix, Cap-Haïtien, Pignon, Jérémie, Antoine-Simon aux Cayes, et Jacmel. Cependant, les vols vers la capitale, Port-au-Prince, restent suspendus en raison de la situation sécuritaire.
Malgré cette avancée, des restrictions strictes demeurent. Un avis de mission aérienne (NOTAM) modifié interdit aux aéronefs civils et aux pilotes américains d’opérer en dessous de 10 000 pieds dans les zones désignées jusqu’au 12 décembre au moins. Selon un article publié par The Hill, cette mesure remplace une interdiction antérieure qui bloquait toutes les opérations aériennes sous 10 000 pieds dans tout l’espace aérien haïtien pendant 30 jours.
Ces ajustements visent à concilier les préoccupations en matière de sécurité avec la nécessité de maintenir des services aériens essentiels.
Une réouverture dans un contexte de violence accrue
La réouverture des aéroports intervient dans un contexte de violence exacerbée en Haïti, notamment à Port-au-Prince, où des gangs armés ont intensifié leurs attaques, forçant plus de 20 000 personnes à fuir leur domicile. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, le pays traverse une profonde instabilité.
Début novembre, la situation s’est encore détériorée lorsque des tirs ont touché un vol de JetBlue en provenance de Port-au-Prince, qui a heureusement pu atterrir sans encombre à New York. Un autre vol de Spirit Airlines, en provenance de Fort Lauderdale, a été contraint de se dérouter vers Santiago, en République dominicaine, après avoir été pris pour cible. Aucun passager n’a été blessé, bien qu’un membre d’équipage ait subi une légère blessure lors de l’atterrissage d’urgence.
Ces incidents ont poussé les autorités américaines à restreindre temporairement les vols à destination et en provenance d’Haïti, soulignant les défis sécuritaires croissants.
Un lien vital pour le commerce et l’humanitaire
La reprise des vols dans les six aéroports autorisés est essentielle pour Haïti, un pays fortement dépendant des voyages aériens internationaux. Ces aéroports, notamment celui de Cap-Haïtien, servent de points d’entrée pour le commerce, l’aide humanitaire, et les déplacements personnels. Avec l’inaccessibilité actuelle de Port-au-Prince, ils représentent une alternative indispensable.
Cap-Haïtien, en particulier, joue un rôle central dans le nord d’Haïti, reliant les centres régionaux aux destinations internationales. La reprise des vols devrait faciliter les déplacements des voyageurs et des organisations humanitaires tout en atténuant les problèmes logistiques.
Cependant, la violence et l’instabilité continuent de poser des défis majeurs. Les pilotes doivent respecter des protocoles stricts et les compagnies aériennes restent prudentes face aux risques persistants.
Une crise humanitaire toujours préoccupante
La crise humanitaire en Haïti ne montre aucun signe d’apaisement. Les Nations unies ont récemment rapporté que plus de 20 000 personnes avaient été déplacées à Port-au-Prince en seulement trois jours, cherchant désespérément à échapper à la violence.
L’accès limité à la capitale et aux infrastructures essentielles complique davantage l’acheminement de l’aide humanitaire. Pendant ce temps, l’instabilité économique et la violence des gangs continuent d’aggraver les souffrances des populations locales.
Bien que la réouverture des aéroports représente une avancée, les causes profondes de l’instabilité en Haïti nécessitent des solutions durables et une réponse coordonnée à l’échelle internationale.
Cet article est basé sur des informations publiées par The Hill. Pour en savoir plus, consultez l’article original : The Hill.