Crise politique en Haiti: Les Etats-Unis plaident pour une transition politique de 18 mois

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

La représentante des États-Unis aux Nations-Unies plaide en faveur d’une transition politique de 18 mois en Haïti.

Linda Thomas-Greenfield a fait ces déclarations lors d’une assemblée générale informelle dont l’objectif était de présenter les résultats de la visite du président de l’Assemblée générale en Haïti les 20 et 21 novembre dernier et d'”entendre les États membres sur la manière de stimuler l’action en faveur d’Haïti.”

[……] “Nous encourageons les acteurs politiques en Haïti à venir à la table pour le dialogue et à s’engager dans une transition politique de 18 mois. Car, s’il ne peut y avoir de solution politique durable sans sécurité, nous savons aussi que l’inverse est vrai,” a déclaré Linda Thomas-Greenfield sans donner trop de détails.

Tout en insistant sur la gravité de la situation, la représentante des États-Unis à l’ONU promet une contribution de 200 millions de dollars dans le cadre du déploiement d’une force de sécurité en Haïti.

“En collaboration avec notre Congrès, nous avons l’intention de fournir jusqu’à 200 millions de dollars pour la mission de la MSS, dont 100 millions de dollars du Département d’État et jusqu’à 100 millions de dollars de soutien en nature du Département de la Défense”, a déclaré Linda Thomas-Greenfield lors de la 78ème assemblée informelle des Nations-Unies sur Haïti.

Madame Greenfield en a profité pour inviter les autres pays membres de l’Assemblée à suivre l’exemple des États-Unis en fournissant “une assistance directe à la mission de la MSS sous forme de personnel, de financement et de soutien en nature.”, a déclaré LTG. “Maintenant, notre demande à l’ensemble de la communauté internationale est simple : rejoignez-nous.”, a-t-elle ajouté.

Le Kenya, qui s’est porté volontaire pour prendre la tête de la mission, avait récemment indiqué qu’il ne dépêchera pas de troupes en Haïti avant d’avoir accès au budget annuel de la mission qui s’élève à plus de 600 millions de dollars.

“À moins que toutes les ressources ne soient mobilisées […] nos troupes ne quitteront pas le pays”, selon le ministre de l’intérieur du Kenya, dont les propos ont été rapportés par le Journal Le Devoir.

Dans son discours devant l’Assemblée générale ce lundi, la représentante des États-Unis en a profité pour attirer l’attention des autres membres de l’Assemblée sur les nombreux défis auxquels est confrontée Haïti. Les nombreuses crises mondiales ne devraient pas retirer l’attention sur Haïti, a alerté Linda Thomas-Greenfield.

“Collègues, les défis auxquels fait face Haïti sont nombreux, créant une situation intenable pour sa population. Personne ne devrait vivre dans la peur de la violence des gangs ou se coucher le ventre vide. Aucun parent ne devrait perdre son enfant à cause du choléra ou voir ses quartiers réduits en cendres. La capacité de la MSS à soutenir la Police nationale haïtienne dans la restauration de la sécurité en Haïti, comme le prévoit son mandat, exigera une attention soutenue et des ressources de nous tous.”

Linda Thomas-Greenfield a par ailleurs révélé que le Kenya a déjà formé “son premier contingent d’officiers avec un programme de l’ONU vérifié et solide.”

Le week-end écoulé, plusieurs médias avaient rapporté qu’un premier groupe de 300 policiers kenyans devrait arriver en Haïti en février 2024.

Des équipes de planification contenant des officiels haïtiens et américains s’étaient rendues au Kenya la semaine dernière. “[U]n accord sur plusieurs exigences clés avant la mission de la MSS, y compris des progrès sur un concept opérationnel et l’utilisation de la force” a été conclu a fait savoir Linda Thomas-Greenfield.

Contrairement à ce qui a été planifié préalablement, la force multinationale n’aura pas seulement la responsabilité de faciliter la situation sécuritaire. Elle devrait également fournir un soutien diplomatique, humanitaire, et renforcer des capacités en Haïti. “Cela inclut aider Haïti à s’engager sur la voie du développement durable. Et cela inclut la création d’une solution politique durable, avec des élections libres, équitables, transparentes et crédibles, que Haïti n’a pas eues depuis 2016.”, clarifie Linda Thomas-Greenfield.

 

 

 

 

 

 

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