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Assassinat de Jovenel Moïse: Plus de 50 personnes inculpées dont sa veuve Martine, l’ex-Premier ministre Claude Joseph et l’ex-DG de la PNH Léon Charles

Charilien Jeanvil
Haitian President Jovenel Moise (C), talks with first lady Martine Moise (R), during an event to remember the earthquake 8 years ago, in Port-au-Prince, Haiti, 12 January 2018. The Haitian authorities reminded the victims of the earthquake that eight years ago ravaged part of this impoverished nation, where 300,000 people lost their lives and 1.5 million were left homeless. Haiti remembers the victims of the powerful 2010 earthquake !ACHTUNG: NUR REDAKTIONELLE NUTZUNG! PUBLICATIONxINxGERxSUIxAUTxONLY Copyright: xJEANxMARCxHERVExABELARDx PTP01 20180112-636513979965090361

Dans son ordonnance en date du 25 janvier 2024 sur l’assassinat du président Jovenel Moïse mais rendue publique le 19 février 2024, le juge d’instruction Walter Wesser Voltaire, en charge de l’enquête, a inculpé une cinquantaine de personnes dont la veuve et ex-première dame Martine Moïse, l’ex-chef du Gouvernement Claude Joseph, l’ex-directeur général de la police nationale d’Haïti Léon Charles et d’autres proches collaborateurs du chef de l’État.

Ils sont tous attendus devant le Tribunal criminel siégeant sans assistance de jury pour être jugées pour association de malfaiteurs, vol à mains armées, terrorisme, assassinat et complicité d’assassinat.

Dans un document de 122 pages, le juge a indiqué avoir trouvé sufisamment d’indices pour inculper ces personnes dont l’ex-première dame Martine Moïse, qui avait pourtant été blessée lors de l’attaque du commando armé dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. “Les charges concordantes et les indices d’implication de l’ex-première dame dans l’assassinat du président Jovenel Moïse sont suffisants. Les déclarations de Martine Moïse sont entachées de contradictions la discréditant” a fait remarquer le magistrat. 

Cette ordonnance est contestée par les avocats de Martine Moïse. Dans une correspondance à Me Edler Guillaume, Commissaire du Gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, ils ont exprimé leurs  ‘’doutes et inquiétudes” suite à la publication de l’ordonnance sur les réseaux sociaux et dans la presse électronique, nationale et internationale. Ce document ‘’est dépourvu des éléments essentiels de légalité et d’authenticité, à savoir la signature du juge instructeur et le sceau de son cabinet’’ déplorent les défenseurs de Martine Moïse, arguant ”qu’en tant que partie plaignante, engagée dans le processus judiciaire, Martine Moïse attend à ce que la signification de toute décision importante lui soit transmise, conformément aux procédures établies, à travers leur élection de domicile”. Ils ont pris le temps de signaler, en outre, que le mandat du juge instructeur avait déjà expiré avant la publication de l’ordonnance.

Inculpé également de complicité dans l’assassinat de Jovenel Moïse, l’ex-Secrétaire général du conseil des ministres, Rénald Lubérice critique l’ordonnance du juge Walter Wesser Voltaire qui, indique-t-il, a été orientée politiquement. Il évoque un torchon judiciaire, accusant le juge de faire partie de l’équipe politique du premier ministre de facto Ariel Henry qui, a-t-il rappelé, a été en contact avec Joseph Félix Badio, un suspect clé dans le meurtre. 

En attendant le jugement d’autres accusés, quatre personnes soupçonnés d’implication dans le meurtre de Jovenel Moïse, ont été condamnées à la réclusion à perpétuité aux États-Unis: l’Américano-Haïtien Joseph Vincent, l’ancien sénateur haïtien, Joseph Joël John, l’homme d’affaires américano-haïtien-chilien Rodolphe Jaar, et l’ex militaire colombien retraité, German Rivera. 

 

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