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À peine installé, le nouveau premier ministre haïtien obtient déjà la “bénédiction” de l’Oncle Sam

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Le gouvernement américain promet son plein soutien au nouveau Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé.

Dans un communiqué signé par le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, il est déclaré que “Les États-Unis attendent avec intérêt de travailler avec le nouveau Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le CPT pour faire avancer les priorités urgentes dans les mois à venir.”

Ce soutien intervient dans un contexte difficile où le gouvernement de transition haïtien est confronté à des défis cruciaux en matière de sécurité, de gouvernance, et de préparation à des élections démocratiques. Le porte-parole du Département d’État a reconnu que la collaboration n’était plus possible entre l’ex-Premier ministre Garry Conille et le Conseil présidentiel de transition. M. Miller a également révélé que les États-Unis avaient activement pris part aux discussions pour remplacer Garry Conille : “À la suite de discussions intensives avec les parties, les États-Unis reconnaissent que le Conseil présidentiel de transition (CPT) en Haïti et le Premier ministre Garry Conille n’ont pas été en mesure d’avancer de manière constructive, et ils prennent note de la décision du CPT de nommer son successeur”, lit-on dans le communiqué du Département d’État.

Le gouvernement américain a exprimé ses attentes et ses espoirs pour une transition réussie en Haïti, suite à la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé comme nouveau Premier ministre. Cette nomination survient après une période de tensions et d’impasses entre le CPT et l’ancien Premier ministre Garry Conille.

Le Département d’État a également salué l’engagement du nouveau Premier ministre et du CPT à publier prochainement un plan d’action conjoint. Ce plan vise à établir “leur vision de l’amélioration de la sécurité et de la gouvernance, et de tracer la voie vers des élections libres et régulières”, a affirmé Matthew Miller. Cette feuille de route, essentielle pour assurer un retour à la stabilité, devra définir avec précision les rôles de chaque entité afin d’éviter tout blocage ou conflit futur.

Les États-Unis insistent également sur la nécessité de “promouvoir la responsabilisation au sein du CPT” pour renforcer la crédibilité du gouvernement de transition auprès du peuple haïtien et de la communauté internationale. Le Département d’État appelle le CPT et le Premier ministre à éviter les “intérêts personnels divergents des acteurs politiques” et à se concentrer sur une gouvernance orientée vers les besoins de la population.

Le communiqué souligne également l’engagement “ferme” des États-Unis à soutenir le peuple haïtien. Ce soutien arrive à un moment où Haïti est confronté à des “niveaux historiques de violence, d’insécurité alimentaire et de déplacements”. Les États-Unis exhortent le gouvernement haïtien à répondre aux besoins “urgents et immédiats” de la population, en mettant en priorité la sécurité et les conditions de vie de millions de citoyens.

Les États-Unis se disent déterminés à appuyer Haïti dans cette nouvelle phase de transition. Toutefois, ils rappellent que la clé du succès résidera dans une collaboration étroite, une gouvernance responsable et une vision partagée de l’avenir du pays, notamment pour organiser des élections transparentes et libres.

Cependant, ce soutien pourrait être de courte durée lorsque la nouvelle administration américaine entrera en fonction. Le président élu, Donald Trump, n’a jamais caché son aversion pour Haïti, qu’il avait qualifié de “pays de merde” lors de son premier mandat. Depuis, il a fait d’Haïti et des immigrants haïtiens aux États-Unis le centre de sa politique migratoire, cherchant à déporter massivement les immigrants en situation irrégulière.