Trump admet avoir utilisé l’expression « pays de merde » lors d’une réunion fermée sur l’immigration en 2018

Emmanuel Paul
Par
Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...
Republican presidential nominee former President Donald Trump speaks at a campaign rally at PPG Paints Arena, Monday, Nov. 4, 2024, in Pittsburgh, Pa. (AP Photo/Evan Vucci)

Près de huit ans après une controverse qui avait marqué son premier mandat, le président Donald Trump a confirmé publiquement, lors d’un discours en Pennsylvanie mardi, qu’il avait bel et bien qualifié certains pays d’Afrique et Haïti de « pays de merde » au cours d’une réunion fermée avec des sénateurs en janvier 2018.

Cette reconnaissance contredit ses déclarations ambiguës de l’époque et relance un débat qui avait profondément choqué la communauté internationale.

En janvier 2018, plusieurs médias américains, dont CNN et The Washington Post, avaient rapporté que le président Trump avait demandé pourquoi les États-Unis « devaient accepter des immigrants venant de pays de merde ». Les pays en question incluaient notamment Haïti et plusieurs nations africaines.

La Maison-Blanche n’avait pas directement démenti l’expression à l’époque, se contentant de formules vagues. Trump, lui, avait tweeté au lendemain des révélations : « Le langage que j’ai utilisé lors de la réunion sur le DACA était dur, mais ce n’était pas celui-là. »

Mais jusqu’à mardi, il n’avait jamais reconnu explicitement avoir utilisé ce terme.

La confirmation inattendue lors d’un discours économique

Alors qu’il prononçait un discours axé sur l’économie à Mount Pocono, en Pennsylvanie, Trump s’est écarté de son texte pour évoquer de nouveau l’immigration. Il a déclaré avoir instauré « une pause permanente sur la migration du tiers-monde, y compris en provenance d’enfers comme l’Afghanistan, Haïti, la Somalie et bien d’autres pays ».

Quelqu’un dans l’auditoire a alors crié « shithole ». Trump a répliqué en plaisantant : « Je n’ai pas dit « pays de merde », c’est vous qui l’avez dit. »

Puis il est allé plus loin – confirmant explicitement ses propos passés.

« Souvenez-vous, j’ai dit cela aux sénateurs qui étaient venus, les démocrates. Ils voulaient être bipartisans. Ils sont venus et ont dit : ‘C’est totalement off the record, rien de ce qui est dit ici ne sera rapporté, nous voulons être honnêtes’, parce que notre pays était en train de sombrer. Et pendant cette réunion, j’ai demandé : Pourquoi est-ce que nous accueillons seulement des gens venant de pays de merde, hein ? Pourquoi ne pouvons-nous pas recevoir quelques personnes de Norvège, de Suède… juste quelques-unes ? Du Danemark – vous pourriez nous envoyer quelques personnes ? Envoyez-nous des gens bien, si cela ne vous dérange pas. Mais nous recevons toujours des gens de Somalie. Des endroits qui sont un désastre, n’est-ce pas ? Sales, immondes, dévastés par la criminalité. »

Cette description correspond parfaitement, selon CNN, aux informations publiées en 2018, lorsque des sources affirmaient que Trump s’était insurgé contre l’arrivée d’immigrants venus d’Haïti ou de pays africains, tout en exprimant son souhait de voir davantage d’immigrants scandinaves. L’un des rapports cités par CNN indiquait que Trump avait demandé : « Pourquoi voulons-nous toutes ces personnes venant de « pays de merde » ? »

Des dénégations républicaines à l’époque

À l’époque, deux sénateurs républicains présents à la réunion – Tom Cotton (Arkansas) et David Perdue (Géorgie) – avaient déclaré ne pas se souvenir que Trump ait employé un tel vocabulaire. Perdue avait même affirmé à la télévision : « Je vous dis qu’il n’a pas utilisé ce mot » et évoqué une « grossière déformation » de l’incident.

L’ancienne secrétaire à la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, également présente, avait assuré : « C’était une discussion animée. Je ne me souviens pas de l’utilisation de cette expression, c’est tout ce que je peux dire. »

Le sénateur démocrate Dick Durbin, lui, avait immédiatement confirmé que Trump avait utilisé le terme.

Trump avait riposté à l’époque sur X (Twitter), accusant Durbin de déformer ses propos : « Le sénateur Dicky Durbin a totalement déformé ce qui a été dit lors de la réunion sur le DACA. »

Durbin revendique sa version : « Hier, il a admis ce qu’il a dit »

Mercredi matin, du haut de la tribune du Sénat, Durbin a indiqué vouloir inscrire dans le dossier officiel la reconnaissance du président :

« Car pendant six ans, j’ai vécu sous l’ombre de gens affirmant que j’avais trompé le peuple américain sur ce que le président avait dit. Hier, il a admis ce qu’il a dit. »

Par rédaction | Sur la base d’un reportage de CNN

Will Trump Be Prosecuted Over Role in January 6 Attack?

https://ctninfo.com/?p=38744&preview=true

https://www.facebook.com/CaribbeanNewsMedia

Partager cet article