Élections municipales dans le Massachusetts : Ruthzee Louijeune, Natacha Clerger et Guerline Alcy Jabouin conservent leur siège

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

 5 novembre 2025 — Plusieurs candidats d’origine haïtienne ont confirmé leur influence lors des élections municipales du 4 novembre 2025 à travers le Massachusetts.

À Boston, la présidente du Conseil municipal, Ruthzee Louijeune, est arrivée largement en tête du scrutin général (at-large), consolidant son statut de figure montante du leadership local.

« Ce résultat confirme que Boston avance dans la bonne direction », a déclaré Mme Louijeune lors de son discours de victoire, citée par The Boston Globe. « C’est un immense honneur pour moi, fille d’immigrés haïtiens et enfant de Mattapan, de pouvoir continuer à servir cette ville. »

Louijeune devance Julia Mejia, arrivée en deuxième position, suivie d’Erin Murphy et d’Henry Santana, complétant le quatuor des conseillers municipaux généraux réélus.

Les autres candidats haïtiens moins chanceux

Tous les candidats d’origine haïtienne n’ont pas connu le même succès. Marvin D. Martelier, entrepreneur et vétéran de l’armée américaine, n’a pas réussi à décrocher un siège pour son premier essai au scrutin général.

Dans le district 5, regroupant Mattapan, Hyde Park et une partie de Roslindale, Witson Pierre n’a pas non plus réussi à s’imposer face à Enrique Pepén, d’origine dominicaine, qui a remporté près de 69 % des suffrages sur les 30 bureaux de vote rapportés.

À Brockton, Jean Bradley Derenoncourt a échoué de justesse dans sa tentative de devenir le premier maire haïtien d’origine de la ville. Battu de 270 voix par Moises Rodrigues, d’origine capverdienne, Derenoncourt a obtenu 6 420 voix (48,57 %) contre 6 680 (50,54 %) pour son adversaire. Rodrigues dirigera la ville pour les quatre prochaines années.

D’autres succès haïtiens dans les villes voisines

À Randolph, Natacha Clerger a conservé son siège de conseillère municipale générale, tout comme les trois autres élus sortants. En revanche, Guerlence Semerzier a été battue pour la seconde fois.

À Everett, Guerline Alcy Jabouin a également réussi à conserver son siège de conseillère municipale générale, tandis que d’autres candidats d’origine haïtienne n’ont pas eu la même fortune.

Retour sur Boston : Michelle Wu réélue sans opposition

À Boston, la mairesse Michelle Wu a été reconduite pour un second mandat de quatre ans, à l’issue d’une élection sans concurrent direct. Selon les résultats préliminaires publiés par le service électoral municipal et relayés par The Boston Herald et WBUR, la dirigeante démocrate a remporté un scrutin largement symbolique, tout en renforçant son influence au sein du Conseil municipal.

Peu après 21 h 30, Michelle Wu s’est adressée à ses partisans depuis le club Grace by Nia, dans le quartier du Seaport.
« Cette année, face au chaos et à la cruauté d’une administration fédérale, nous avions un choix à faire : céder à la peur, reculer, ou redoubler d’engagement envers les valeurs fondatrices de notre nation », a-t-elle lancé, selon The Boston Herald.

Adoptant un ton résolument combatif, elle a ajouté : « Boston ne s’inclinera pas devant un criminel qui se comporte comme un roi. Voilà une leçon que nous sommes prêts à répéter autant qu’il le faudra. »

Un scrutin sans suspense mais stratégique

L’élection de novembre avait des allures de formalité : Josh Kraft, principal adversaire de Wu et fils du propriétaire des New England Patriots, s’était retiré après la primaire de septembre, dominée par la mairesse avec près de 50 points d’avance. Ce retrait a laissé Wu seule sur le bulletin de vote, une situation rare pour une métropole de cette taille.

Selon Boston.com, la campagne de Wu s’est ensuite concentrée sur la consolidation de sa majorité au Conseil municipal, notamment en soutenant son ancien collaborateur Henry Santana, candidat à sa réélection.

Santana confirmé, Frank Baker échoue à revenir

L’élection du Conseil municipal constituait le véritable enjeu de la soirée. Comme l’a rapporté GBH News, Henry Santana a conservé son siège à l’issue d’un duel serré avec l’ancien conseiller Frank Baker.

« Parfois, c’est l’outsider qui l’emporte », a déclaré Santana à ses partisans. « Nous avons été dépassés financièrement à chaque étape, mais nous avons prouvé encore une fois que Boston ne s’achète pas. »

La mairesse Wu a salué sa victoire. « Henry, tu as encore démontré que Boston ne se laisse ni intimider ni acheter, peu importe ceux qui essaient de semer la peur ou de nous ramener en arrière. »

Les résultats non officiels publiés par la ville donnent 15 % des voix à Santana, contre 10 % pour Baker, soutenu par l’ancien maire Marty Walsh, qui tentait un retour après deux ans de retrait.

Une vacance comblée à Roxbury

Dans le district 7, centré sur Roxbury, le siège laissé vacant après la démission de Tania Fernandes Anderson, condamnée pour corruption, a été remporté par le pasteur Miniard Culpepper.
Selon les données communiquées par la ville et relayées par The Boston Herald, il a obtenu 53 % des voix, contre 45 % pour Said Ahmed, éducateur et militant communautaire.
« C’est un moment de réconciliation et de renouveau pour Roxbury », a déclaré Culpepper, responsable de la Pleasant Hill Missionary Baptist Church.

Wu trace la voie de son second mandat

Réélue sans opposition, Michelle Wu a exposé les priorités de son second mandat : accélération du logement abordable, transition écologique, sécurité publique et inclusion sociale.
Elle a rappelé que la gouvernance municipale doit « protéger la dignité de tous », y compris des personnes sans papiers, un message qu’elle répète depuis son entrée en fonction.

« Ce scrutin ne portait pas seulement sur la manière de gouverner, mais sur ce que nous croyons », a-t-elle affirmé. « Est-ce que la richesse doit acheter le pouvoir ? Non. Est-ce que l’expérience compte ? Oui. »

Ces propos traduisent une vision d’un leadership local fondé sur la compétence, la transparence et la proximité avec les citoyens — à rebours des clivages nationaux.

Selon plusieurs analystes cités par Boston Herald, la popularité de Michelle Wu repose sur une coalition urbaine diversifiée, combinant jeunes électeurs, communautés immigrées et électorat progressiste.
Mais la mairesse devra affronter des défis persistants : crise du logement, régulation immobilière, gestion des campements de rue et relations tendues avec les syndicats de police.

Consciente des attentes, elle a conclu la soirée sur une note d’unité. « Boston ne recule jamais. Et tant que nous croirons en la justice et en la dignité, cette ville ne cessera de grandir. »

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