Robert Podskarbi, immigrant polonais installé aux États-Unis depuis des années et résident permanent légal depuis 2007, a été placé en détention par U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE) lors d’un pointage de routine, alors qu’il s’apprêtait à voyager avec son épouse pour assister au mariage d’un proche. Le cas, rapporté par Newsweek (Billal Rahman) et Fox 11, intervient dans un contexte où l’administration Trump affirme vouloir mener « la plus grande opération d’expulsion de l’histoire » et où, au-delà des personnes sans statut, des détenteurs de documents valides (cartes vertes, visas) sont également interpellés.
Selon Fox 11, le couple avait prévu de prendre l’avion mais, avant l’embarquement, a été invité à consulter un officier d’immigration. C’est à ce moment que Robert Podskarbi a été appréhendé. Son épouse, Faye Podskarbi, dit avoir reçu des explications concernant un changement de cap à Washington. « Ils ont dit qu’il était libre à cause de l’administration Biden. Et maintenant l’administration, c’est Trump et il va être sous notre garde. » D’après la chaîne locale, l’intéressé n’a pas de casier actif ; son seul antécédent connu — un délit mineur pour conduite en état d’ivresse en 2021 — a été supprimé dans son dossier judiciaire.
Depuis l’interpellation, Robert Podskarbi est détenu dans un centre de l’ICE à Calexico, en Californie, depuis plus de 100 jours, indiquent Newsweek. Faye Podskarbi décrit des conditions de détention « inhumaines » et fustige un système qui, selon elle, fait peser la charge financière sur les proches. « Ils veulent juste garder les gens, les détenir… Parce que, comme membre de la famille, je dois payer sa cantine, les appels téléphoniques, ses frais juridiques, tout. » Elle ajoute : »C’est simplement un mari aimant, un “papa attentionné. Il aime tout le monde. Il n’y a rien à lui reprocher. »
Contacté par Newsweek, le Department of Homeland Security (DHS) n’a pas immédiatement commenté. Un porte-parole de l’ICE, cité par Newsweek, a indiqué que Robert Podskarbi « sera maintenu en détention par l’ICE pendant que l’agence organise sa mesure d’éloignement conformément aux lois applicables et aux exigences de procédure ». Le magazine rappelle que les autorités fédérales poursuivent des expulsions visant non seulement des personnes sans statut, mais aussi des anciens titulaires de carte verte ou des demandeurs ayant des antécédents, même anciens.
Le bureau des statistiques du ministere a la securité interieure estime à 12,8 millions le nombre de résidents permanents légaux vivant aux États-Unis au 1ᵉʳ janvier 2024. Et l’USCIS rappelle qu’un résident permanent reconnu coupable d’infractions prévues par la loi peut perdre son statut et faire l’objet d’une procédure de renvoi. Dans la pratique, soulignent Newsweek et d’autres médias, la politique actuelle a déjà conduit à des interpellations de titulaires de cartes vertes lors de contrôles programmés, de rendez-vous administratifs ou aux abords d’aéroports.
Une collecte en ligne a été lancée pour financer les frais d’avocat et les démarches de remise en liberté. À ce stade, aucun calendrier n’a été communiqué pour une éventuelle.
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Source: Newsweek