La République dominicaine appelle Moscou et Pékin à soutenir la nouvelle force contre les gangs en Haïti

Darbouze Figaro

Le président dominicain Luis Abinader a adressé cette semaine des lettres à ses homologues russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, pour leur demander de soutenir la Mission multinationale de sécurité pour Haïti, récemment autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Cette initiative marque une étape diplomatique importante, alors que la République dominicaine, voisine directe d’Haïti, s’inquiète de plus en plus des retombées régionales de la crise haïtienne.

Dans ses missives, rendues publiques par la presse dominicaine, Abinader a alerté sur l’urgence humanitaire et sécuritaire en Haïti.

« La crise humanitaire et sécuritaire en Haïti continue de s’aggraver », a-t-il écrit, avertissant que la violence « déborde de ses frontières et affecte directement la sécurité nationale de la République dominicaine, avec de graves implications pour la paix régionale ».

Il a insisté sur l’importance du soutien des membres permanents du Conseil de sécurité, estimant que « leur implication est essentielle pour éviter un effondrement irréversible du pays ».

En Haïti, la situation demeure dramatique. Les gangs se sont imposés comme une puissance parallèle, contrôlant environ 90 % de la capitale Port-au-Prince, selon les estimations de l’ONU. Leur emprise se traduit par une violence extrême : enlèvements quotidiens, assassinats, extorsions et barrages routiers qui paralysent le commerce et la circulation.

Ces violences ont plongé le pays dans une crise humanitaire majeure. Plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées et la moitié de la population fait face à l’insécurité alimentaire. Hôpitaux, écoles et infrastructures essentielles restent fermés ou inaccessibles.

Si la résolution de l’ONU constitue une victoire diplomatique pour Port-au-Prince et ses alliés, son application suscite encore des doutes. Le financement repose sur des contributions volontaires, et plusieurs pays ont déjà exprimé des réserves sur les risques d’abus en matière de droits humains.

Pour la République dominicaine, en première ligne face à l’instabilité haïtienne, l’enjeu est double : contenir les répercussions transfrontalières et obtenir l’appui des grandes puissances, y compris celles qui s’étaient abstenues lors du vote initial.

Credit: Odelyn Joseph, Associated Press

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