Des agents de l’ICE ont été remarqués ce week-end sur certains campus d’universités dans le Massachusetts.
C’est le cas notamment de Boston College, où la présence d’un véhicule de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) a été constatée samedi après-midi. Cet épisode a ravivé les craintes d’arrestations visant les étudiants étrangers et les fidèles catholiques de la région.
Le véhicule a été aperçu à 14 h 17, au croisement de Fr. Herlihy Way et St. Thomas More Road, non loin du campus, selon The Gavel, média étudiant de Boston College.
Un communiqué a rapidement été publié par les responsables de l’université afin de rassurer la communauté.
« Le véhicule n’est pas entré sur le campus et n’a eu aucun contact avec la communauté universitaire », a déclaré Jack Dunn, porte-parole de l’université, ajoutant que l’administration suivait la situation de très près.
Un étudiant étranger, qui a souhaité rester anonyme, a confié son inquiétude à The Gavel. « J’ai été surpris et inquiet de voir l’ICE près du campus », a-t-il expliqué.
Il estime que Harvard, plus actif politiquement, attire davantage l’attention des autorités fédérales. Mais il reconnaît que la simple présence de l’agence est une source d’angoisse. « Je ne suis pas une personne très vocale sur les questions sociales car j’essaie d’éviter les conflits », a-t-il déclaré à The Gavel avant d’ajouter: « J’ai peur qu’en m’exprimant, je devienne une cible de l’ICE pour une éventuelle expulsion. Même si je crois en certaines causes, je reste discret. »
Selon The Gavel, il s’agit de la première fois qu’un véhicule marqué ICE est observé autour de Boston College.
Cette apparition survient alors que l’administration du président Donald Trump a relancé une campagne fédérale baptisée Opération Patriot 2.0.
Le programme cible spécifiquement les villes sanctuaires, dont Boston et Chicago. Une première phase, organisée en mai, avait conduit à près de 1 500 arrestations dans le Massachusetts. Deux d’entre elles avaient eu lieu à Brookline, à quelques kilomètres seulement du campus, rappelle The Gavel.
Les responsables locaux en alerte
Consciente de la situation, la maire de Boston, Michelle Wu, avait prévenu que la ville se préparait à une intensification des descentes de l’ICE. Elle avait promis de continuer à combattre les assauts du gouvernement fédéral sur sa ville. « Je ne reculerai pas », avait-elle affirmé.
Ce sentiment d’insécurité n’est pas nouveau. En mars dernier, les agents de l’ICE avaient arrêté Rümeysa Öztürk, étudiante turque de l’université Tufts. Elle avait été interpellée après avoir protesté contre les hostilités d’Israël à Gaza.
Une communauté en tension
L’épisode du véhicule aperçu près de Boston College vient renforcer la peur au sein des communautés d’immigrants à Boston déjà traumatisées par les menaces de l’administration Trump. Boston est l’une des villes américaines ayant la plus forte communauté d’étudiants internationaux aux Etats-Unis. Elle est aussi la troisième plus grande destination pour les immigrants haïtiens aux Etats-Unis.
Pour la Maison-Blanche, l’Opération Patriot 2.0 vise à réaffirmer l’autorité de l’État dans les villes sanctuaires.
Pour les étudiants, en particulier les étrangers, elle se traduit par une peur constante et une limitation de la liberté d’expression.
Même sans intervention directe, la simple présence d’un véhicule fédéral suffit à instaurer un climat de méfiance.
À Boston, comme dans d’autres villes sanctuaires, les tensions liées aux opérations de l’ICE sont désormais palpables.
Les autorités locales promettent de résister, les étudiants étrangers craignent pour leur avenir, et les fidèles redoutent que leurs lieux de culte ne deviennent des zones de traque, a rapporté The Gavel.
https://ctninfo.com/?p=36714&preview=true
Source: The Gavel
