Le ministère de la Justice des États-Unis (DOJ) a annoncé jeudi avoir intenté une action en justice contre la ville de Boston et sa maire, Michelle Wu, en raison de leurs politiques jugées contraires à la législation fédérale en matière d’immigration.
Dans sa plainte, le DOJ affirme que le Boston Trust Act a pour effet de protéger des immigrants sans papiers contre les autorités fédérales, y compris ceux que Washington considère comme des criminels dangereux.
Les avocats du département estiment que « la résistance [de Wu] met en danger la sécurité publique, entraînant la libération de nombreux criminels à Boston qui auraient dû être détenus en vue d’une expulsion des États-Unis. »
La procureure générale Pam Bondi a renforcé cette critique, accusant Boston et sa maire d’être « parmi les pires contrevenants en matière de sanctuaire en Amérique ». Selon elle, « ils appliquent explicitement des politiques conçues pour saper l’application de la loi et protéger les étrangers illégaux. »
La maire Michelle Wu a rejeté vigoureusement ces accusations dans une déclaration publiée jeudi soir.
Elle a qualifié la démarche fédérale d’ »attaque inconstitutionnelle contre notre ville », ajoutant : « Boston est une communauté prospère, le centre économique et culturel de la Nouvelle-Angleterre, et la ville majeure la plus sûre du pays — mais cette administration s’acharne à attaquer notre communauté pour faire avancer son propre agenda autoritaire. C’est notre ville, et nous défendrons vigoureusement nos lois et les droits constitutionnels des villes, qui ont été maintenus à plusieurs reprises par les tribunaux. Nous ne céderons pas. »
Wu rappelle par ailleurs avoir témoigné devant le Congrès en mars, affirmant que les politiques de Boston ont contribué à faire de la capitale du Massachusetts « l’une des villes majeures les plus sûres d’Amérique ».
Antécédents et démarches récentes
Cet été, le DOJ avait déjà ordonné à la maire de présenter un plan de conformité d’ici août. Le bureau de Wu avait répondu en mettant en avant les partenariats et investissements municipaux, que son bureau estime déterminants dans la réputation de Boston comme « la ville majeure la plus sûre du pays ».
Il n’existe pas de définition fédérale précise pour les « politiques de sanctuaire », mais le terme désigne généralement une coopération limitée avec l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Cette agence fédérale, chargée de l’application des lois sur l’immigration, s’appuie régulièrement sur les États et les municipalités pour mener des opérations de grande ampleur, notamment en matière d’expulsions.
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