Une résidente permanente arrêtée par l’ICE après avoir réussi son examen de citoyenneté

Emmanuel Paul
Par
Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

A Los Angeles, les agents de l’immigrations ont procédé à l’arrestation de Sharareh Moghadam, une résidente permanente d’origine iranienne.

Alors qu’elle venait de réussir son examen de citoyenneté américaine et attendait sa cérémonie de naturalisation, cette propriétaire de la petite entreprise Studio City a été arrêtée par les services d’immigration (ICE) et transférée dans un centre de détention en Arizona.

Son époux, Hooshang Aghdassi, propriétaire d’un petit magasin de ballons décoratifs sur Laurel Canyon Boulevard, peine à comprendre cette décision. « Elle avait sa carte verte, elle a passé l’examen de citoyenneté et attendait seulement la cérémonie. Ce n’est pas une voleuse, ni une criminelle », a-t-il déclaré à NBC Los Angeles.  Selon lui, son épouse a toujours respecté les règles d’immigration et leur vie familiale est désormais bouleversée.

De son côté, ICE donne une version radicalement différente.

Dans un communiqué cité par NBC4, l’agence affirme que Moghadam « n’est ni citoyenne ni nationale des États-Unis », mais « une ressortissante iranienne avec un casier judiciaire ».

Les autorités précisent qu’elle serait entrée sur le territoire américain en 2014 « à une date et un lieu inconnus » et qu’elle aurait obtenu un statut légal en 2016. Entre 2015 et 2019, elle aurait été condamnée à deux reprises pour vol, ce qui, selon ICE, démontre « un mépris clair pour les lois américaines » et justifie une procédure d’expulsion, selon ce qu’a rapporté Newsweek.

Cette arrestation intervient dans un contexte de durcissement de la politique migratoire sous la présidence de Donald Trump.

Depuis janvier, près de 61 000 personnes ont été placées en détention par ICE et les services des douanes et de la protection des frontières. Parmi elles, environ 29 % avaient des condamnations pénales, 25,6 % faisaient face à des accusations en cours, tandis que 45 % relevaient d’infractions strictement migratoires, a rapporté Newsweek citant des données rendues publiques par l’ICE.

Le cas Moghadam n’est pas isolé. En Alabama, Giovanna Hernandez-Martinez, 24 ans, arrivée enfant aux États-Unis, a été arrêtée lors d’un simple contrôle routier alors qu’elle n’a aucun antécédent criminel. En Géorgie, Alma Bowman, 59 ans, vit en détention depuis plusieurs mois. Née aux Philippines d’un père américain, elle croyait être citoyenne américaine.  Son avocate, Samantha Hamilton, a affirmé à Georgia Public Broadcasting qu’ICE exige désormais une preuve ADN du père, pourtant décédé.

À Los Angeles, la communauté locale s’organise. Des clients du couple Aghdassi-Moghadam ont lancé une pétition pour réclamer l’intervention de parlementaires avant la prochaine audience de la détenue. « Il y a des années, nous pensions que les États-Unis étaient une terre d’opportunité et de liberté. C’était vrai, mais aujourd’hui tout a changé », a confié Hooshang Aghdassi. « On ne se sent plus en sécurité. »

https://ctninfo.com/?p=36566&preview=true
Source: www.newsweek.com

Partager cet article