L’Université d’État d’Haïti (UEH) poursuit son projet de décentralisation de l’enseignement supérieur avec une initiative majeure : la création d’un campus dans le Grand Sud.
Une délégation officielle conduite par le recteur, professeur Dieuseul Prédelus, s’est rendue dans quatre départements du pays la semaine dernière pour une mission d’exploration visant à évaluer les conditions d’accueil de cette future structure universitaire.
outre le recteur, la délégation comprenait son chef de cabinet, professeur Bildadson Cadelus, le vice-recteur aux affaires académiques, professeur Predner Duvivier, le coordonnateur des entités de province, professeur Milien Midas, ainsi que l’ancien doyen de la Faculté de linguistique appliquée, professeur Renauld Govain. Leur itinéraire a couvert les départements du Sud-Est, du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse, selon un communiqué du bureau de communication de l’UEH.
Selon le communiqué du Rectorat, l’objectif principal de cette mission était d’ »identifier un site approprié pour l’implantation d’un campus universitaire de l’UEH dans le Grand Sud ». L’institution explique que ce projet « vise à rapprocher les formations universitaires des jeunes de cette région », souvent contraints de se déplacer vers la capitale pour poursuivre leurs études.
Pour le Rectorat, cette initiative ne se limite pas à un simple élargissement de l’offre académique. « Plus qu’un simple établissement d’enseignement, ce futur campus est envisagé comme un levier stratégique pour le développement socio-économique local », indique le communiqué. L’UEH souhaite que cette nouvelle structure serve à former « une jeunesse compétente et responsable » capable de stimuler l’innovation, la création d’emplois et de contribuer au progrès durable dans la région.
Le Grand Sud, durement touché par des catastrophes naturelles au cours des dernières années — notamment le séisme de 2021 et les épisodes cycloniques récurrents —, reste confronté à des défis majeurs en matière d’accès à l’éducation supérieure. Pour de nombreux jeunes, la distance géographique et les coûts liés à un départ vers Port-au-Prince constituent des obstacles insurmontables. L’UEH estime que l’implantation d’un campus dans la région contribuerait à réduire ces inégalités et à renforcer les capacités locales.
Durant la tournée, la délégation a rencontré des acteurs clés de la société civile, des autorités locales, ainsi que des représentants d’organisations communautaires. Ces échanges ont permis de recueillir des données précieuses sur les besoins, les attentes et les réalités propres à chaque département visité. « Ces rencontres ont permis de mieux appréhender les réalités régionales et d’orienter les prochaines étapes de cette initiative », précise l’UEH.
Bien que le site définitif n’ait pas encore été choisi, plusieurs zones ont été identifiées comme présentant un potentiel intéressant, tant pour leur accessibilité que pour leur capacité à accueillir les infrastructures nécessaires à un campus moderne.
La création de ce campus s’inscrit dans la politique de l’UEH visant à renforcer sa présence sur l’ensemble du territoire national. Jusqu’ici, la majorité des facultés et écoles de l’institution sont concentrées à Port-au-Prince, obligeant les étudiants des régions à de longs déplacements ou à abandonner leurs études. Le Rectorat qualifie cette initiative d’« avancée majeure » et de « promesse d’avenir pour les jeunes du Grand Sud ».
En offrant des formations de qualité sur place, l’UEH espère non seulement améliorer l’accès à l’enseignement supérieur, mais aussi favoriser le maintien des compétences dans la région. L’idée est qu’une génération formée localement soit plus encline à investir ses savoir-faire dans le développement économique et social du Grand Sud.
Aucune date officielle de lancement du chantier n’a encore été annoncée. Toutefois, le Rectorat souligne que la mission d’août 2025 marque une étape clé dans la concrétisation du projet. La suite dépendra des évaluations techniques, des consultations à venir et de la mobilisation des ressources financières nécessaires.