L’artiste haïtien de renommée internationale Wyclef Jean sort finalement de son silence pour critiquer le traitement réservé aux immigrants par l’administration Trump.
La légende du hip-hop et ancien membre des Fugees, Wyclef Jean, a commenté cette semaine les politiques migratoires controversées du président Donald Trump, indiquant sa volonté d’établir un dialogue direct avec lui concernant les expulsions massives.
Participant au concert de bienfaisance Music Will Benefit, tenu à New York le mercredi 9 avril 2025, Wyclef Jean, immigrant haïtien assumé, a mis en avant la nécessité pour les artistes et personnalités publiques de s’impliquer dans les débats politiques. « Je regarde l’Amérique dans son ensemble. Un pays d’immigrants », a-t-il déclaré lors d’une interview exclusive avec The Mirror US.
Le musicien considère que l’évolution ne peut survenir que si les personnes concernées participent aux discussions. « Pour que nous puissions avoir une conversation, nous devons en faire partie. J’ai hâte d’aller à la Maison-Blanche et d’avoir une conversation avec Donald Trump, avec Marco Rubio, avec Elon Musk, parce que nous devons faire partie de la conversation », a confié Wyclef Jean à The Mirror US.
Il ajoute que si les politiciens peuvent tenir divers propos, ce sont les citoyens qui en assument les répercussions. « Chaque politicien dit des choses… mais les citoyens seront toujours là », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Il est important de faire partie de la conversation, d’être en désaccord de manière constructive. »
Durant l’événement, Wyclef a aussi évoqué son héritage haïtien et contesté les préjugés négatifs envers les immigrants véhiculés par certains médias conservateurs. « Je suis né en Haïti, je suis venu ici, j’ai respecté toutes les règles et je ne suis jamais allé en prison. Tout ce que je veux dire, c’est que les immigrants sont des gens magnifiques », a-t-il exprimé avec fierté.
L’artiste a également plaidé pour un meilleur soutien aux familles immigrées et pour la paix en Haïti. « Nos parents nous amènent ici, ils ont besoin de travailler avec nous », a-t-il insisté. Il a précisé : « Nous avons besoin de paix en Haïti — dans tout le pays, pas seulement dans une partie. »
Cette déclaration survient alors que l’administration Trump fait face à des critiques concernant ses récentes décisions migratoires. Début mars, The Mirror US annonçait que la Maison-Blanche envisageait d’annuler le statut de protection temporaire (TPS) d’environ 240 000 Ukrainiens réfugiés aux États-Unis suite au conflit avec la Russie. Elle a déjà tenté une mesure comparable pour les Vénézuéliens, bloquée par un juge fédéral. Elle a également réduit de six mois le TPS pour les Haïtiens et supprimé ce dispositif pour les Afghans et les Camerounais.